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jeudi, mars 27, 2025

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ENTRETIEN AVEC ABOU BERTHE – DIRECTEUR DU TOURNOI ITF SENEGAL WORLD TENNIS TOUR

Préparer la 10e édition, sauter sur un J100

Rencontre avec Abou Berthé, figure incontournable du
tennis au Sénégal. Coach passionné qui vit le tennis au
plus profond de lui-même. Entre optimisme et réalisme il a
mis le curseur là où il faut le mettre en revenant sur
l’évolution de cette discipline qui n’a plus son lustre
d’antan et les perspectives d’avenir. En montant au filet, il
nous souffle comment l’idée lui est venue de créer un
tournoi international. Entretien…

AfricaWebTennisMag : Pouvez-vous vous présentez ?

Abou Berthé : Je m’appelle Abou Berthé, ancien joueur international, entraîneur, président de club. Je suis le promoteur du Tournoi international junior de Dakar dénommé Sénégal World Tennis Tour. J’ai plus d’une corde à mon arc.

1- Pouvez-vous revenir brièvement sur votre carrière de joueur de tennis professionnel ? Diriez-vous que cette expérience vous a inspiré pour votre reconversion en tant que Directeur du Tournoi international Junior de Dakar ?

J’ai joué pendant plus d’une dizaine d’années en équipe nationale. J’ai participé à des compétitions internationales notamment la Coupe Davis, les jeux Africains sans compter les différentes compétitions régionales.

J’ai eu à faire des tournois professionnels, mais je ne me suis jamais inscrit en tant que joueur professionnel au niveau de l’Association des tennismen Professionnels (Atp). Toutes ces années de compétitions et par la suite d’entraineur m’ont permis d’avoir quand même une belle expérience à l’international et de voir comment l’écosystème des tournois étaient organisés.

2- Selon vous, comment retrouve-t-on les qualités similaires chez le sportif Professionnel et le Manager en Club ?

Les qualités similaires chez le sportif et le manager c’est au niveau de la préparation. Dans toute chose, il faut nécessairement une préparation. Sinon on va tourner en rond. Donc c’est la planification qui est importante. Si elle est bien exécutée on peut prétendre à atteindre les objectifs qu’on s’est fixé.

3- Vous avez été l’un des artisans du tournant du tennis Sénégalais en tant que joueur, notamment, et en élevant la qualité de Sénégal World Tennis Tour. Pourriez-vous nous en dire plus sur ce sujet ?

Mon engagement en tant que directeur de tournoi, est venu naturellement parce que j’ai constaté en tant qu’entraineur que nos jeunes manquaient beaucoup de compétition et qu’il était difficile pour eux de voyager. Il fallait qu’ils aient un aperçu de la haute compétition et affronter des jeunes qui sont dans les académies. Cela va leur permettre de s’évaluer et de voir le gap qui existe entre le niveau international et le niveau local. Tout cela réuni leur donnent un autre concept afin de mieux s’entrainer. Idem aussi dans le domaine du coaching qui est devenu très important, nos entraîneurs gagneraient à voir une autre façon d’élaborer un programme d’entrainement, avec plusieurs niveaux de jeu. Donc je me suis lancé avec une équipe dans l’organisation de tournoi international pour leur permettre de se frotter aux meilleurs mais aussi de grapiller des points Atp. En ce qui concerne la réussite d’une telle organisation, tout le mérite  revient  au comité d’organisation qui n’a en son sein que des passionnés de tennis et aussi des bénévoles.

4- Comment a évolué le tennis Sénégalais, selon vous ?

Franchement pour dire vrai ! Notre tennis sur le plan local est au creux de la vague. Il n’a pas évolué de façon positive. Nous avons gardé quelques joueurs de haut niveau mais il faut reconnaître qu’il a perdu beaucoup en quantité. Ce sont des joueurs de haut niveau qui viennent des structures privées autant chez les garçons qu’au niveau des filles.

5- Ce dernier est-il promis à un bel avenir à votre avis ?

Cela va dépendre de l’engagement de la fédération Sénégalaise de tennis (FST). Il faut mettre des programmes et mécanismes qui permettent à la discipline de prendre son envol. Pour qu’une  discipline rayonne il faut une vision sur le plan technique, sur le mode d’organisation des tournois au niveau de toutes les catégories. Si les équipes nationales font de bons résultats, on peut espérer que cela va motiver les jeunes.

6- Quels sont les principaux axes dont le tennis Sénégalais devrait s’inspirer des nations comme le Rwanda, le Maroc et l’Afrique du Sud ? Et quels sont les axes de développement du tennis au Sénégal ?

Le tennis souffre de cette réputation de sport de riche. C’est une discipline qui est réservée à une certaine catégorie sociale.  C’est vous dire qu’il y a de la communication à faire dans ce sens tant au niveau fédéral et des clubs pour promouvoir davantage la discipline.

Durant ces dernières années le tennis a perdu beaucoup de clubs qui ont fermé, c’est ce qui a réduit la masse de joueurs. Les écoles de tennis ne sont plus aussi performantes comme par le passé, les tournois sont moins attractifs surtout ceux organisés par la Fédération Sénégalaise de tennis, tout ceci est à revoir.

Voilà l’état actuel du tennis sénégalais, il y a un gros travail à faire pour redonner envie aux gens de jouer, avoir les infrastructures, redynamiser les écoles de tennis permettre à un maximum de gens de jouer. Mettre en place un calendrier de compétitions mieux pensé pour permettre aux uns et aux autres d’avoir l’envie de faire de la compétition.

7- Au moment où Sénégal World Tennis Tour grandit, le niveau de nos joueurs baisse au point que ce tournoi est devenu plus grand que le tennis national. Qu’en pensez-vous ?

Comme je le disais, les axes de développement du tennis au Sénégal, c’est d’abord les infrastructures. Les pays comme le Maroc et l’Afrique du Sud ont beaucoup d’infrastructures. Ce n’est pas le cas au Sénégal. Deuxième aspect c’est la formation des entraîneurs qui ne doivent pas se contenter uniquement de faire du loisir, qu’on puisse identifier les entraîneurs qui veulent donner un entraînement de compétition. Voilà, c’est ce qui va pouvoir remettre le tennis sénégalais sur le haut de l’affiche.

8- Un Directeur de Tournoi ressent-il beaucoup de stress ?

Non… Rendons grâce à Dieu!  Pas beaucoup de stress ; nous avons appris à gérer. C’est plutôt penser à régler tous les petits détails avant compétition. Comme vous savez dans une organisation d’un événement c’est la préparation qui est importante.

9- Depuis la création en 2018, quels furent les moments les plus difficiles que vous avez eu à gérer ?

Depuis 2018, la première édition, c’est certainement l’édition de 2020 2021 organisé pendant la Covid qui a été la plus difficile mais tout s’est très bien passé. Nous sommes très fiers d’avoir été l’un des rares pays dans le monde entier à avoir organisé des tournois durant cette période où le cahier de charges était lourd ; mais ça a montré la capacité de tout notre comité à organiser des évènements sportifs.

10- Est-ce difficile de demeurer au sein des tournois de la catégorie des J60 ?

 Non pas du tout difficile. Il suffit d’y travailler seulement.

11- Quels sont les objectifs alors cette année ?

D’abord faire à ce que cette édition soit réussie sur tous les plans : organisationnel et technique. Si, tout se passe bien nous nous fixons les objectifs à savoir : la préparation de la dixième édition et l’avenir de se tourner vers d’autres catégories de compétitions comme un J100.

Entretien réalisé par Limamoulaye NDIONGUE

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